En 1971, à l’age de 21 ans, j’ai obtenu le « brevet d’état d’aptitude à l’enseignement de la culture physique ». Ma connaissance du yoga était alors livresque. Il y avait des postures que je prenais facilement, et qui ne m’intéressaient pas puisqu’elles m’étaient faciles.
Les postures difficiles étaient trop difficiles pour que je me risque à les prendre tout seul, donc je ne m’y risquais pas.
Après avoir effectué mon service national obligatoire, j’ai enseigné la culture physique avant de commencer des études de kinésithérapie à Marseille.
Le stress du premier examen trimestriel m’a fait toucher du doigt l’écriture automatique.
Il m’a semblé que ma main répondait à ma place. Pour mieux contrôler mon système nerveux, j’ai décidé de prendre des cours avec un vieux professeur de yoga exerçant dans un cabinet de kinésithérapie marseillais.
Pendant des années il n’avait travaillé que sa force, avant de découvrir sur le tard l’intérêt de cultiver sa souplesse. Un accident mal soigné le faisait souffrir d’une hanche et l’empêchait de prendre certaines postures.
Il insistait sur l’importance de la perfection dans l’alignement postural, mais il savait que j’étais fort et raide, et qu’il me fallait apprendre l’art de la patience et de la persévérance. En trois ans il m’a beaucoup appris, et il m’a fait découvrir l’importance d’un travail bien fait basé sur des connaissances anatomiques et physiologiques permettant d’éclairer les risques de telle ou telle position pour des gens raides. Je n’étais plus dans une recherche de la force absolue comme dans mes vingt ans mais dans un respect de la morphologie des gens qui souffrent sans comprendre pourquoi.
Sans le savoir il m’a mis sur la voie de Françoise Mézières, dont je n’ai entendu parler qu’un an après être devenu masseur kinésithérapeute diplômé d’état.
Pour payer une partie de mes études, j’ai travaillé depuis mes 19 ans comme maître nageur sauveteur sur une plage varoise, l’été, et je donnais des cours de culture physique et de yoga.
On ne s’improvise pas enseignant : on le devient au fil des années de pratique.
Eric Lon kinésithérapeute globe trekkeur basé à Toulon en Provence
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